Mascarons et Bas-reliefs

MASCARONS  ET  BAS-RELIEFS

Bien des façades des maisons bordelaises sont ornées de mascarons qui quoique nés en Italie, sont entrés dans l'architecture de Bordeaux dès le XVIe siècle. Il en est ainsi de nombreuses autres villes françaises, comme Paris, Versailles, Nantes ou Nancy, qui historiquement ont une tradition architecturale originale.

Les mascarons sont un terme d'architecture qui désigne une figure humaine sculptée parfois effrayante ou capricieuse dont la fonction première était, à l'origine d'éloigner les mauvais esprits afin qu'ils ne pénètrent pas dans la demeure. Ils sont souvent apposés sur la clef de voute des arcs des fenêtres et des portes ou sur les linteaux. Certains mascarons sont aussi apposés sur une fontaine ou ils ont la vocation de cracher l'eau.

Les mascarons sont traités en quasi ronde-bosse. Ils présentent ainsi un relief accentué qui renforce leur expressivité.

Voici, ci-dessous, deux mascarons que j'ai réalisés en pierre de Bordeaux (pierre calcaire à la belle couleur blonde qui est extraite des innombrables carrières souterraines et aussi à ciel ouvert situées autour de la capitale d'aquitaine). 

Ces deux mascarons ont été placés sur une façade sous l'appui de deux fenêtres au 201, rue Berruer à Bordeaux.

Mascaron rieur   Mascaron rieur installé  Mascaron tragique installé   Mascaron tragique

                MASCARON  RIEUR                                                          MASCARON  TRAGIQUE

                                                                    Cliquer sur les photos pour les agrandir

Le mascaron au faciès enjoué et rieur se veut être l'expression de la joie et du plaisir, donc indirectement la symbolisation de l'état euphorique amené par la consommation modérée du vin, nectar si bien implanté dans le bordelais. D'ailleurs la coiffure de ce Dieu Pan rieur est faite de grappes et de feuilles de vigne.

Le mascaron au faciès austère et triste se veut être l'expression du tragédien et de l'art théâtral, ceci dans le but d'honorer Pierre-François Berruer, sculpteur du XVIIIe siècle à qui l'on doit notamment les 12 statues du Grand Théâtre de Bordeaux qui surplombent les 12 colonnes de style corinthien .......... d'où l'explication du nom de la rue Berruer.

De plus ces deux mascarons sont la représentation de tout un chacun qui à certains moments se voit heureux et joyeux et à d'autres moments malheureux et triste. Et comme ces deux mascarons tout en étant distincts ne font qu'un, ils ne possèdent chacun qu'une oreille. Une oreille droite pour "le Jean qui rit" et une oreille gauche pour "le Jean qui pleure".